Heidegger Penser la technique
Notre interprétation quotidienne du monde est placée sous le sigJ du souci, la préoccupation utilitaire. Le monde est alors simplement une réserve d’ustensiles, de moyens, de ressources : nous vivons
selon un mode d’être technique.
Le règne de la technique est pour Heidegger la plus grave et la p|U8 directe des conséquences de l’Oubli de l’Être.
La mise en exploitation de l’étanà
Depuis qu’il est homme, qu’il brandit des bâtons et taille les pierres ou les os, l’homme exploite les ressources de l’étant. Mais pour Heidegger il y a une différence essentielle entre ‘ utiliser l’étant pour élever des chèvres et utiliser l’étant dans une centrale électrique. La technique moderne est la mise en exploitation systématique de l’étant, sa mise en coupe réglée, rendue possible par l’accumulation et le détournement des énergies qui s’y trouvent. Arrêter le fleuve pour le sommer de nous donner son énergie, sous forme d’électricité, ce n’est pas la même chose que descendre le fleuve en pirogue.
Au départ, la technique est un mode du dévoilement de l’Être, un mode des relations possibles entre l’homme et l’étant. Ce n’est pas un problème. Ce qui en est un, c’est le règne hégémonique de la technique, selon Heidegger : lorsque la relation technique à l’étant devient le seul mode compréhensible de relation à l’Être, lorsque toute autre possibilité d’être est masquée par la toute-puissance, intellectuelle et pas seulement matérielle, de la technique. Est particulièrement appauvrie notre compréhension de la connaissance, qui se réduit au savoir-faire technique. Nous manipulons les codes génétiques, ce qui est bien autre chose qu’une compréhension de la vie.
La science ne pense pas
Sous la plume de heidegger,cette phrase terrible,la science ne pense pas,avait une signification bien précise:la science relève de la manipulation efficace de l’étant, non d’un effort d’interprétation du sens de l’être comme la pensée méditante. Soit. Mais sous la plume des les pressés, elle sert d’arme (pitoyable) dans la guéguerre entre Praires et scientifiques. La science ne « pense » pas… au sens de penser Heidegger, et c’est ce que signifie penser pour Heidegger qu’il faut comprendre, en oubliant un peu de dire du mal de la science.
Calculer n’est pas penser
La science calcule, explique Heidegger, et dispose de l’étant grâce aUx ressources du calcul. Elle interprète l’être selon le modèle imposé par Descartes aux temps modernes : l’homme (et sa technique) sont comme maîtres et possesseurs de la Nature, le monde est un simple ensemble de choses à manipuler avec la plus grande habileté possible. Il est clair que les mathématiques et la modélisation scientifique de la réalité ont propulsé nos capacités d’utilisation du réel au-delà de toute attente, et nous continuons sur la même lancée.
Le calcul est le moyen de s’approprier le réel dans le but de l’utiliser, pas du tout de le comprendre.Tout calcul mathématique appliqué au réel se ramène en dernière analyse à une addition d’épicier du réel, intéressé par son chiffre d’affaires, tout à ses affaires.
Du coup, l’homme devient un travailleur, sa nature ne se manifeste plus que dans une force de travail, comme un rouage dans le système général d’exploitation organisée de la Nature.
Vidéo : Penser la technique
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