Wittgenstein, les illusions de l’intériorité
Les philosophes nous expliquent qui nous avons une « intériorité », espace intérieur appelé le mental, mi qui est un espace privé, pas public. 1 Nous utilisons couramment des expressions qui font référence à notre intériorité : « je sens bien à l’intérieur de moi-même… », « j| a une idée derrière la tête… ». Puisque nous utilisons ces expressions, elles ont une signification pour nous, devrait-on dire en bon Wittgenstein- teinien. Non, pas dans ce cas, parce que nous les utilisons pour dire autre chose… mais nous ne savons pas quoi, et c’est là le problème.Il était une fois…
Car l’intériorité, on peut la voir en ouvrant grand la bouche devant un miroir, et cela ne va pas très loin. Alors ce que je « sens » psychologiquement n’est pas vraiment à l’intérieur ou au fond de moi, comme le serait un mal de ventre, et l’idée « derrière la tête » n’est pas du tout derrière, où il y juste quelques cheveux.
Avoir mal à « ses » dents
Comment mon intériorité diffère-t-elle de la tienne, pour commencer ? Lorsque je dis que j’ai mal aux dents, je veux dire à « mes » dents. Je ne peux pas avoir mal à « tes » dents. Ni réellement comparer mon mal de dents à ton mal de dents. Comment est-ce que je sais que pour la même affection « objective » tu ressens la même douleur que moi (alors que toi tu restes calme et moi je ne cesse de gémir) ? Est-ce que je simule et m’auto-suggestionne ? Ou est-ce to1 qui simules? Comment le démontrer? On ne peut pas: propriété privée, entrée interdite. Et si c’étaient plutôt les questions qui étaient dépourvues de sens ?
Le mental n’est pas une propriété privée
La nature privée du mental s’impose quand même, rétorquera-t-on a wittgenstien,parce qu’il a que moi qui me connais mon caractère secret… Mais non ! Je ne me vois moi-même ni de l’intérieur ni de intérieur, je me vois, c’est tout, et ce qui change c’est que je me vois tout le temps, je sais tout ce qui m’est arrivé dans les moindres détails CV étais). C’est pour cela que je « me » connais bien mieux qu’un autre, pas besoin de « vision intérieure ».
On sait bien par ailleurs qu’un être profondément généreux, ou anxieux, ou avare… est mieux connu comme tel par son entourage que par lui-même : il n’y a aucune priorité à la transparence du mental, à l’intériorité privée.
La signification non plus
Mais alors lorsque je me retranche derrière une expression stupide comme « je me comprends », « je sais bien ce que je voulais dire », en prétendant que j’ai été mal compris et que je ne voulais pas dire ce que j’ai dit, j’essaie de me cacher derrière l’illusion du mental privé. Comme s’il y avait une « parole mentale privée » qui dictait à ma bouche ce qu’elle dit à l’extérieur, au public.
Et les couleurs pas du tout
Voici une bonne mauvaise question : comment puis-je savoir que ce je vois rouge n’est pas « vu » autrement par toi, comme ce que moi je vois bleu, et vice versa ? On ne s’en rendrait jamais compte, puisque je ne peux pas « voir avec tes yeux », et ça expliquerait pourquoi toi tu aimes le rouge alors que moi j’aime le bleu ! Réponse : en disant « voir avec les yeux de quelqu’un d’autre », tu te rendais bien compte pue ce que tu disais n’a aucun sens. C’est pareil lorsque tu parles de (< ce que je vois rouge », c’est-à-dire de ta sensation privée de rouge. Elle ne désigne rien, aucun objet accessible par une soi-disant ( Procédure interne ». Les couleurs sont des éléments publics du Engage et de la communication, pas des objets occultes du mental sur lesquels nous aurions collé des noms comme des étiquettes plus ou moins arbitraires.
Vidéo : Wittgenstein, les illusions de l’intériorité
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Wittgenstein, les illusions de l’intériorité
https://www.youtube.com/embed/Iccu9qOGJOg