S'orienter dans La philosophie contemporaine
La philosophie plonge ses racines historiques dans l’Antiquité grecque et romaine, se poursuit au Moyen Age et à l’époque moderne et connaît des développements originaux et complexes au XXe siècle. À l’époque contemporaine, elle se caractérise par une importante diversité d’œuvres et d’auteurs, de langues et de styles. Indissociable des événements inédits du XXe siècle guerres mondiales, révolutions, génocides, bouleversements scientifiques, techniques et artistiques, la philosophie est fille de notre temps. Enfin, par les débats qui l’animent actuellement, elle demeure vivante et ouverte. C’est pourquoi il est nécessaire de prendre des repères pour s’orienter dans la philosophie contemporaine.
Pourquoi s’orienter ?
Au premier abord, la philosophie contemporaine se caractérise par une très importante diversité.
Diversité des auteurs et des courants, d’abord : des philosophies analytiques au courant existentiel, de la phénoménologie aux épistémologies des sciences récentes, la philosophie contemporaine est riche, multiple, arborescente. Elle présente, comme des efflorescences, des œuvres singulières, souvent inclassables, qui dialoguent entre elles et avec la tradition dont elles proposent de nouvelles lectures.
Des objets philosophiques inédits apparaissent grâce, notamment, à la phénoménologie et aux philosophies existentielles qui s’ouvrent aux aspects les plus concrets de l’existence. La philosophie élargit son horizon. Pour comprendre ce trait de la philosophie contemporaine, il faut rappeler qu’auparavant la philosophie se définissait de manière plus stricte, comme une théorie de la connaissance (métaphysique, logique) que prolongeait une éthique (sagesse), voire une philosophie politique.
Diversité des écritures, ensuite : outre les formes traditionnelles de l’exposition systématique, dont Hegel est le grand représentant au siècle précédent, l’écriture philosophique s’est enrichie de formes nouvelles : Wittgenstein classe ses thèses selon une hiérarchie numérique ; le fragment, l’aphorisme, voire le poème, sont pratiqués par de nombreux auteurs ; l’essai libre, enfin, dégagé de toute ambition de “faire système”, est une forme privilégiée qui sied à de nombreux philosophes.
Diversité des langues, enfin : outre les langues européennes – le français, l’allemand -, de nouvelles langues apparaissent qui correspondent à l’émergence de cultures et de pays nouveaux dans l’histoire de la philosophie. Pour éviter qu’une telle pluralité d’expressions n’enferme pas chaque philosophie nationale dans le cadre étroit de son territoire, il faut qu’une langue commune permette les échanges. C’est l’anglais qui devint progressivement la langue principale de la production philosophique et scientifique, et prit la place qu’occupait, par exemple, le latin au Moyen Age. Les événements historiques du XXe siècle ne sont pas étrangers à ces métamorphoses : la Seconde Guerre mondiale a ainsi provoqué un exil des philosophes et des scientifiques européens vers les États-Unis, notamment.
Il paraît impossible d’ordonner cette diversité selon un schéma unitaire. La pluralité des pensées contemporaines ne suit pas un développement homogène. Ne pourrions-nous pas dire à la limite qu’il n’y a pas une histoire mais des histoires de la philosophie contemporaine, des philosophies contemporaines ? Vivantes et ouvertes aux interprétations qui tentent d’unifier les développements récents, elles sont en train de s’écrire. Le risque est donc grand d’être désorienté face à un tel foisonnement “végétalisant”. Le XXe siècle philosophique n’est pas un siècle simple. C’est pourquoi il est nécessaire de disposer d’un certain nombre de repères pour s’orienter. Le premier éclaircissement qu’il faut apporter concerne le sens de l’expression « philosophie contemporaine ». Constitue-t-elle un progrès par rapport aux philosophies du passé ?
Vidéo : S’orienter dans La philosophie contemporaine
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