Heidegger Le temps, la mort, l’authenticité
Le Dasein est toujours-déjà absorbé par la préoccupation, plongé dans ses affaires et surmené, sans une minute à lui pour pensai (même quand il n’a rien à faire, il se plonge dans des préoccupation: artificielles pour s’occuper). Heidegger reconnaît là une structure de base du Dasein, qu’il appelle le souci.
Tant qu’il est souci de quelque chose, le souci rassure parce qu’il absorbe dans l’étant, dans l’étant dont je me soucie (les bières à acheter, le placard à réparer…). Mais s’il perd son objet, s’il n’est plus une fuite dans l’étant, le souci devient angoisse, il inquiète au lieu de
rassurer, parce qu’il nous met en présence d’un vide de l’étant: je m’inquiète mais sans raison, mon souci ne me renvoie pas à un étant particulier… mais au fait même d’être, de mon être.
L’angoisse
inauthentiques ceux qui nous Alors que le souci est une fuite dans déplaisent, l’affairement, l’angoisse est l’occasion d’un retour à l’authenticité. Au sens de Heidegger, l’angoisse est une inquiétude devant l’existence en tant que telle, devant le monde en tant que tel, un recul dans ce mouvement de projection vers le monde qui caractérise le Dasein- Donc l’ouverture au monde y apparaît plus clairement, elle se détache sur le fond d’un monde un peu mis à distance.
Qui suis-je, où en suis-je et pourquoi ? Ce sont en même temps l®*| questions de l’angoisse et celles de l’authenticité du Dasein.
Le Dasein et le temps
Nous comprenons ordinairement l’être à partir du temps, nous appelons « être « le fait d’être….dans le temps,particulièrement dans le présent.Il faut passer de cette compréhension quotidienne à une compréhension authentique du temps, donc ensuite de l’être.
Parce qu<il n a pas le même raPP°rt à l’être, le Dasein n’a pas le même port au temps que les autres étants. Sur les étants ordinaires, le temps passe, ils subissent le temps. Le Dasein lui n’est que ce qu’il décide d’être, il est donc tout entier engagé dans le temps, qui ne passe pas sur lui mais qui constitue sa dimension interne d’être, sa seule ligne de cohérence : le Dasein est son histoire, il est ce qu’il fait de son temps.
La mort comme horizon
Cette historicité du Dasein, son mode particulier d’être au temps, le met en rapport avec un horizon particulier : la mort, sa mort.
L’être du Dasein a au moins un « sens » en ceci qu’il a une direction : l’être-vers-la-mort. Pas étonnant que la prise de conscience de soi se fasse dans l’angoisse, ni que le mode d’être usuel du Dasein soit l’absorption dans les affaires courantes plutôt que la méditation existentielle.
Mais pourtant, assumer cet être temporel, un être responsable de son être et en chemin vers la mort, cela signifie reconquérir l’authenticité de son existence.
La résolution de l’authenticité
Heidegger appelle résolution le moment où le Dasein se ressaisit et assume son être, ses possibles, y compris le possible certain de la mort. La résolution est l’état dans lequel le Dasein cesse de se fuir lui-même, se rassemble en se réap- Propriant ses projets, son souci, et surtout sa temporalité.
C est d’ailleurs en termes de temporalité authentique et inauthentique Pue Heidegger développe l’analyse du Dasein, lorsque cette définition de l’authenticité est acquise. La temporalité apparaît alors comme le <( sens de l’être » pour le Dasein, c’est son rapport au temps qui détermine son rapport à l’être. Par la réappropriation du temps de son existence, le Dasein retrouve le sens qu’il avait perdu dans la quotidien- neté affairée, bavarde, superficielle… mais rassurante.