Hume Le sens moral
Un argument grammatical mais radical
Non, la morale ne repose pas sur la connaissance du bien etdurrJ Mais sur un sentiment du bien et du mal.
Hume pose le problème à la basfl sous une forme qui fera couler beai coup d’encre : à partir d’énoncés à l’indicatif (qui décrivent des réalités, des énoncés en « is » en anglais) on ne peut jamais déduire des impéra-l tifs (des choses qu’il « faut » faire, des énoncés en « ought» en anglais). Il existe de l’être, qui peut être décrit, mais pas du « devoir- être », des conséquences « obligeantes ». Aucun raisonnement ne peut me convaincre de ne pas préférer la destruction de l’univers à une écorchure de mon doigt, écrit Hume, s’il n’est que raisonnement, à l’indicatif, s’il n’y a pas à la base une valeur ressentie.
Le sens moral
Mais s’il existe une nature humaine dont les instincts expliquent les mécanismes de la conscience et de la connaissance, rien n’est plus naturel que de reconnaître un « sens moral », placé en nous par la Nature, pour nous faire ressentir différemment les actions.
Il existe en nous un sens inné de la vertu, qui est un « sens», lequel nous éprouvons de la satisfaction à constater certains compor » tements (un homme saute à l’eau pour en sauver un autre). Et de la peine à constater un autre type de comportements (un homme reste indifférent à la souffrance qu’il impose à un autre). D’où les valeurs morales que nous attribuons à certaines actions, en fonction de c que nous ressentons naturellement. Pas en soumettant notre natur sensible à des principes abstraits, mais au contraire, en laissa^ parler notre sensibilité morale.
La sympathie naturelle
La sensation morale la plus naturelle est la sympathie pour les autres humains.Elle consiste en une communication des sentiments et t’nns un partage de vécu affectif. C’est même cette sympathie em elle qui explique l’intérêt que nous portons aux honneurs et aux richesses, et notre expérience de la beauté. Par leur communication affective, les esprits humains sont faits pour vivre ensemble.
Sur ce terrain, Hume combat les philosophies morales utilitaristes et cyniques qui se développent au XVIIIe siècle. Non, l’homme n’est pas un loup pour l’homme. Mais ce n’est pas parce qu’il possède des vertus transcendantes ou un canal de communication avec le surnaturel. Non, si l’homme n’est pas un loup pour l’homme, c’est parce qu’il n’est pas un loup, tout simplement, mais un homme, c’est-à-dire un être vivant que la nature a doté d’autres instincts que ceux des loups et autres bêtes féroces. Car la Nature produit aussi des êtres paisibles, travailleurs même comme les abeilles ou les castors.
La justice artificielle
les instincts concurrents (jalousie, égoïsme, paresse…). Notre Personnalité morale naturelle se soucie d’abord de ses intérêts, c’est vrai, et le principe d’action le plus naturel est une forme d’égoïsme. oui vivre ensemble nous devons pourtant composer entre eux , en fixant des règles de justice qui sont, fatalement, artifi- C|elles. Mais le sentiment moral d’approbation que nous ressentons ensuite devant cette justice, lui, est naturel.Cherchons à développer cet instinct du bien, en nous et en autrui, à instaurer des conditions qui favorisent son expression et neutralisent.Les insects concurrents (jalousie, égoïsme,paresse…).Notre personnalité morale naturelle sa soucie d’abord de ses interet ces vrai les principe d’ action le plus naturel est une forme d’égoïsme.pour vivre ensemble nous devons pourtant composer entre eux nos égoïsmes, en fixant des règles de justice qui sont, fatalement, certificat- celles. Mais le sentiment moral d’approbation que nous ressentons er|suite devant cette justice, lui, est naturel
S’il doit avoir un principe dans la construction de cette justice sociale, ce ne peut être que la généralisation du principe naturel e9oisme, c’est-à-dire le principe d’utilité. Est juste ce qui est le plus aux intérêts de chacun et de tous.
Vidéo : Le sens moral
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