Leibniz Le principe du meilleur
Le meilleur des mondes
Aucun être ne se soutient de lui-même à l’existence, tous sontcréd par Dieu. Or Dieu est par définition l’être absolument parfait, eri sagesse, en puissance et en bonté. Donc tous les êtres existants sont issus d’applications du principe À meilleur : Dieu a créé ce qui dans son calcul infini lui paraissait le meilleur dans chaque détail du monde, en prenant en compte l’ensemble des êtres et l’ensemble de leurs relations dans l’ensemble du temps.
Positiver
La pensée de Leibniz est donc un optimisme métaphysique : la réalité est optimale, la meilleure possible. Rien n’est méprisable de ce qui existe, aucun être, aucune pensée non plus. Il n’y a rien de stérile ni de mort dans tout l’univers, affirme Leibniz.
Lorsque nous comprenons en quoi certaines lois de la nature sont les meilleures possibles, les plus simples et les plus riches en effets,! nous comprenons comme il le faut la Création. C’est une compréhen-1 sion satisfaisante à tous les niveaux : philosophique et scientifique. Pour parvenir à cette intelligence du réel nous devons toujours cheil cher dans la nature de l’ordre, de la finalité, de la cohérence, et ce qui a permis un maximum d’existence.
Le meilleur partout
Car pour Leibniz toutes les essences tendent également à l’existentj et l’univers créé est d’autant plus parfait qu’il est plus rempli d’exis* tence. D’où un principe du plein, qui affirme la densité maximale d’existence dans l’univers. Son application la plus importante est W principe de continuité (entre deux êtres ou deux valeurs il Y toujours au moins un autre être ou valeur : la nature ne fait pas de sauts).
L’application la moins réussie est sans doute le refus du vide au nom du principe du meilleur, assez dogmatiquement appliqué dans l’affirmation qu’un vide dans l’univers serait une imperfection et un échec de Dieu (il aurait pu y caser des existnaces nation supplémentaires…)
Demeurent particulièrement puissants, pourtant, les principes d’économie,qui seront appliqués partout dans la physique du siècle! sur le schéma : Dieu utilise les voies les plus simples. Le principe du plus court chemin, par exemple, sert de base aux démonstrations fondamentales en optique, et des principes équivalents sur l’énergie seront au fondement des démonstrations en physique (principe de moindre action notamment).
Penser comme Dieu
Le statut de ces principes mérite réflexion au moins autant que leurs conséquences. Aucun doute, c’est avec de tels énoncés généraux sur les structures de l’univers que s’est bâtie notre connaissance du réel.
Mais d’où sortent-ils ? C’est une mathématique divine, écrit Leibniz, ou mécanique métaphysique, qui effectue des calculs de minima / maxima pour déterminer quel est le monde le meilleur. Soit. On est alors en théologie élargie, on comprend le réel en se mettant à la place de Dieu et en réfléchissant comme il a dû le faire au commencement de l’univers (juste avant plutôt). Et tout repose sur la logique étrange de la « perfection ».
Et sans cette théologie ? Comment se fait-il que les principes qui avaient été pensés comme structures théologiques du monde aient servi en fait à construire une compréhension scientifique du monde qui nous conserve aucune attache avec la théologie ? Comment justifions-nous aujourd’hui l’optimisation naturelle du réel ? Sans parler sa beauté…
Vidéo : Le principe du meilleur
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : Le principe du meilleur