Aristote Le monde et ses parties
Théorie du lieu
Le monde aristotélicien n’est pas un espace mathématique neutre où les objets ont des coordonnées. Les lieux ont un sens, il y a un haut et un bas absolus, chaque objet a son « lieu », qui n’est pas neutre. Par exemple les corps lourds ont pour lieu naturel le bas, le sol, ils y retournent dès qu’on essaie de les en écarter.
La théorie du mouvement dans l’espace hérite de cette théorie du lieu naturel : le mouvement est naturel lorsque les corps rejoignent leur lieu naturel (les corps lourds vers le bas et les légers vers le haut) et le mouvement est contraint (on dit aussi violent) lorsque les corps sont obligés de s’en éloigner (la pierre que je lance, et qui se libère peu à peu de son mouvement contraint vers le haut pour revenir à son mouvement naturel vers le bas). Le mouvement naturel n’a pas besoin d’explication, il est « naturel », inscrit dans la nature des objets. Parce que le lieu naturel est l’endroit où chaque chose peut être pleinement elle-même.
Une vision du monde non newtonienne
Pour Aristote le temps n’est pas le cadre des changements. Ce sont les objets changeants qui existent, et changent, le temps n’est que la dimension mesurable de leur changement.
L’univers n’est pas une matière versée dans un espace-temps vide, l’univers est un ensemble d’objets existants dont les places définissent des lieux et les changements définissent un temps.
Sous la Lune et au-delà de la Lune
Dans le cosmos d’Aristote, il n’existe ni vide ni espace infini, mais un système de sphères enveloppées les unes dans les autres.Ce système a un centre absolu,la terre , sphère immobile au centre de l’univers, son lieu naturel.Les astres sont fixés sur des sphères (transparentes)en rotation.
Les changements du monde supralunaire sont réguliers et mathéma- tisables, il s’agit de la rotation éternelle de sphères, un mouvement parfait selon Aristote. Les astres, parfaits, se meuvent en étant leur propre cause de mouvement. À défaut d’immobilité, la régularité et la perfection de leur mouvement circulaire représentent la nécessité et l’éternité de leur être, de nature divine.
Les événements du monde sublunaire sont plus désordonnés. Dans notre monde, nous ne pouvons pas établir des régularités mathématiques exactes, comme en astronomie, nous devons nous contenter de fortes probabilités, de ce qui arrive le plus souvent, dit Aristote. Dans ce monde terrestre, rien n’est éternel ni stable, tout change perpétuellement sous l’action de la dégradation, tout est périssable.
Mais en un sens nous avons de la chance de vivre dans une zone du monde, le monde sublunaire, où il y a du jeu, où tout n’est pas prédéterminé par des lois éternelles. Dans ce jeu nous pouvons insérer nos actions libres, à cause de ce jeu il y a des événements dans le monde qui sont contingents, c’est-à-dire peuvent être ou ne pas être, et c’est notre décision qui décide de leur être.
Le premier
Pour qu’il y ait mouvement et changement dans le cosmos, il faut une 0rigine qu’Aristote appelle le « Premier Moteur », et qui est lui-même rnobile : il doit être moteur (cause de mouvement) pour qu’il y ait changement, et immobile pour être le premier, et surtout pour être Pleinement parfait, pleinement éternel, immuable. Le Premier Moteur meut le monde comme l’être aimé meut l’amant, c’est-à-dire Par la force du désir.
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