Hume L'association des idées
Hume veut accomplir en philosophie, donc sur l’esprit, ce Newton vient d’accomplir sur la matière, c’est-à-dire une révolutidL si complète qu’elle fait passer des balbutiements spéculatifs à un 1 science sûre d’elle et définitive. Reste à trouver comment.
La fameuse loi newtonienne de l’attraction universelle, qui explique] tout, lui suggère l’existence, dans le monde mental, de lois simples! d’associations entre les composants du monde mental, appelé» « idées ». L’idée de « chien » est fabriquée à partir de certaines idées] d’oreilles, yeux, pattes, dents, poils, etc. qui s’attirent naturellement entre elles…
Hume n’a pas besoin de théoriser sur 1 ce que sont les « atomes » de la vie mentale, les entités dernières sur] lesquelles s’exercent les lois d’attrao-1 tion et de composition des idées, parce que Newton n’a pas théorisé sur ce qu’est la matière elle-même,! soumise à la loi d’attraction. Comme Newton avec les lois de la nature, observons donc les lois de l’association des idées et nous aurons expliqué la structure de base du monde mental.
L’habitude des associations
Mais que signifie exactement « observer » dans le monde mental ’ Pas vraiment monter des expériences de test, quantitatives, mais simplement décrire les réalités mentales usuelles, nos idées de chien< de maison, de pain.
Or toutes ces idées sont des associations qui résultent d’une habi » tude, qui se sont solidifiées grâce à l’expérience répétée. Je sa| avant que le chien ouvre la gueule qu’il y a des dents, parce que l de dents est associée à l’idée de chien, naturellement ou plus exactement habituellement.Je sais que l’idée de faim calmée est associée a l’aidée de pain,habituellement.
Voici donc le vecteur qui explique toutes les compositions effectuées . l’habitude, la répétition de certaines associations dans l’expérience . D’où les bases d’une psychologie « associationniste les idées simples sont fournies par la sensation et sont associées entre elle selon les habitudes prises au contact de l’expérience.
Notre apprentissage du réel se fait par la répétition, à peu près comme tout apprentissage. Brûlé une fois ou deux par le feu, nous prenons l’habitude, excellente, de ne plus le toucher : nous associons les idées de feu et de douleur.
Les 3 lois de l’attraction
En y regardant de plus près, mais sans trop chercher à systématiser non plus, Hume distingue trois grandes lois de l’association des idées :
7. La ressemblance : je vois bien que ce doberman ressemble à mon teckel, en plus gros, donc je comprends que sa gueule est aussi pleine de dents, en plus gros.Tous les chiens se ressemblent et c’est une bonne habi-| tude que d’associer les mêmes idées (capacité de mordre par exemple) à tout ce qui se ressemble.
2. La contiguïté, c’est-à-dire le fait de se trouver à côté, habituel-^ lement : lorsque j’aperçois les pattes arrières de mon teckel j’ai pris la bonne habitude de supposer que les pattes avant et tout le reste sont juste devant, j’ai associé l’idée de tête de teckel avec I idée d’arrière-train de teckel.
3• La causalité : plus compliqué mais sur le même principe, dans le cas du feu par exemple, je sais que j’ai mal parce que j’ai mis ma main au feu, que cet acte A est la cause de son effet B, la douleur, habituellement, et j’associe l’idée de A et de B. voilà équipé pour penser, ou plutôt pour vivre normalement, pour m’adapter au réel.
Vidéo : L’association des idées
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : L’association des idées