NietzscheL'art transfigure
Agir,pas réagir
L’animal malade de lui-même, l’homme, le dépressif chronique h transfigure dans la création artistique, s’il a la chance d’être un génie(tant pis pour ceux qui ne sont pas des génies, ce n’est pas le problème! de Nietzsche, qui pense en être un). Là il crée des valeurs, il crée de nouvelles valeurs et de nouvelles significations, il invente la vie.
La transformation radicale de notre civilisation, la nouvelle échelle des valeurs, se caractérise pour Nietzsche par l’affirmation de la volonté, de la vie et de ses capacités créatives, par opposition aux morales du ressentiment qui ne savent que ré-agir, nier, jamais agir en créant, affirmer. L’art représente la victoire des forces actives de la vie sur les forces réactives de la morale.
Les émotions du corps
L’expérience de l’art nous en apprend beaucoup sur nous-mêmes.
L’art concerne le corps, le plaisir esthétique est un bien-être du corps, et pour Nietzsche ce n’est pas du tout péjoratif, au contraire. C’est le corps qui est musicien, c’est lui qui écoute, c’est le corps qui est danseur et poète, c’est lui qui ressent et vibre.
Il nous faut une physiologie de l’art, affirme Nietzsche, ce qui signifie qu’il faut partir du corps et de ses émotions, des yeux qui voient ou de l’oreille qui écoute.
Avec une théorie de l’art qui est à la remorque de la métaphysique’ nous n’irons jamais nulle part. Ou pire, à la remorque de la morale- Ou pire, à la remorque de la religion. Le peintre de génie désire son modèle, affirme Nietzsche, il transfigure le sexuel en l’exaltant, charnellement, et pas du tout en y renonçant pour le « sublimer ». Lire . vie des peintres de génie pour le vérifier. Le peintre peint avec son corps et avec son instinct, il faut partir de là pour le comprendre.
Éloge de l’ivresse
Le corps transfigure lui-même dans l’expérience esthétique, il Le dans un état d’ivresse. Une vraie ivresse, dont l’ivresse du désir et du plaisir sexuels sont clairement le modèle. Le véritable artiste est exactement le contraire de l’ascète : il développe les capacités de plaisir de son corps, il invente de nouveaux plaisirs de la vie.
Veillons quand même à ne pas confondre cette ivresse sacrée avec les plaisirs frelatés que procure à moindre prix un art vulgaire (celui de Wagner par exemple, pour Nietzsche).
Le philosophe artiste
Si penser c’est interpréter et évaluer, alors l’art est la forme suprême de la pensée. Et réciproquement, les systèmes philosophiques doivent être jugés selon leur valeur esthétique, d’un point de vue artistique.
Toute signification et toute valeur sont des créations… de créateurs, d’artistes, d’hommes supérieurs capables d’oser la nouveauté, de sortir de la masse et d’échapper à la maladie.
L’art est la véritable activité métaphysique, Nietzsche l’affirme dès le début de son œuvre. L’art nous a été donné pour nous sauver de la vérité, qui est laide, triste et morbide.
C’est l’artiste qui nous apprend à penser, à aller vers le réel, l’important, ou plutôt à le créer, ou plus exactement encore : à le transfigurer,avec génie.
Comme l’artiste invente et crée la realité où il veut vivre, le véritable Philosophe invente des valeurs et des significations. Il est créateur, il est artiste. Il décide de ce qui doit Valoir, il n’est soumis à aucune « vérité » ni « objectivité », il incarne une expression pure et directe de la volonté de puissance.
Il a existé de tels philosophes artistes, en Grèce, aux temps de la naissance de la philosophie, et il en existe un autre maintenant, affirme •etzsche sans fausse pudeur : moi.
Vidéo : L’art transfigure
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