La crise de la symbolisation : Les maux sans les mots
écrit le: 28 janvier 2015 par admin
De cet épuisement, encore une fois, témoigne la plainte. Entendre le langage de la plainte, ce n’est pas seulement inverser le cours d’une tradition qui subordonne la souffrance à la faute, c’est encore constater les limites de l’intelligence narrative, une fois enregistrées celles de l’intelligence spéculative que déploient les grands systèmes métaphysiques, Des limites sont à la fois d’ordre théorique et d’ordre pratique ou existentiel ; d’une part, elles sont celles des grands mythes inventés par le génie des peuples pour tenter de donner une signification générale au mal humain ; d’autre part, elles s’appliquent aux récits singuliers que construisent ici et maintenant les individus pour surmonter les discordances de leur expérience vécue. Leur addition explique l’échec auquel se trouve parfois confrontée la psychanalyse, si l’on entend par là l’effort de narration accompli par un sujet pour coordonner les événements de sa vie et pour en chercher la caution auprès d’un tiers qui incarne l’ordre anonyme de la société et de la culture. Il existe des maux que n’atténuent pas les mots et que définit leur pouvoir .Les maux sans les mots