Platon La connaissance supréme
Le scandale de l’erreur
La pensée grecque est scandalisée que l’erreur soit seulement possible. Dans son modèle de la connaissance comme une vision, comment expliquer que quelqu’un ne voie pas ce qu’il a sous les yeux ?
Platon l’explique : le scandale de l’erreur n’est que le scandale de l’opinion, qui se fixe sur des choses qui ne sont pas vraiment des
réalités et pourtant semblent des réalités, un mixte d’être et de non- être dit Platon. La connaissance vraie doit avoir une autre nature, se référer à un être plus absolu : l’idée, le modèle intelligible de tous les êtres sensibles.
La vérité est ailleurs
Le raisonnement est simple : sur toute chose, il n’y a de vérité possible qu’en dehors des êtres sensibles toujours changeants, donc il existe une réalité supérieure, éternelle, les Idées, et nous sommes capables de la connaître par notre âme.
Les Idées des objets mathématiques nous permettent de comprendre ce que doit être une connaissance pure, intelligible. Nous ne tirons pas le théorème de Pythagore des triangles tracés sur le sable, où aucune mesure n’est exacte, mais de l’idée de triangle.
Reste un autre problème, un peu sophistique, mais qui obsède les Grecs : la connaissance ne peut jamais commencer, car si on ne sait pas déjà ce qu’est la vérité, on ne peut pas la reconnaître quand on la rencontre, quand on la trouve — et si on la connaît déjà, pourquoi la cherche-t-on ?
Se souvenir de l’au-delà
les dieux où elle a pu contempler à loisir les Idées, les vérités de toute chose. Mais plongée dans ce corps matériel elle a tout oublié.
Socrate le démontre en appelant un jeune esclave auquel il fait « découvrir », en lui posant simplement des questions bien choisies, la solution d’un problème géométrique (étant donné un carré, déterminer un carré de surface double).
Il est donc vrai que connaître, c’est reconnaître, ou re-connaître. S’appuyer sur une structure intelligible du monde à laquelle nous avons eu un accès spirituel avant la vie. Il est donc vrai aussi que connaître c’est voir, avoir vu une première fois et retrouver cette vision des vérités intelligibles.
Sortir de la caverne
Pour expliquer les degrés de la connaissance possible, Platon utilise le fameux « mythe de la caverne » : nous sommes comme des hommes enchaînés au fond d’une caverne et regardant des ombres chinoises projetées sur un mur, par des marionnettistes derrière nous, que nous ne voyons pas. Nous prenons ces ombres pour la réalité, et nous sommes fiers de nous y reconnaître, de distinguer les ombres entre elles, etc. Miraculeusement un homme est un jour libéré de ses chaînes et retourné de force. Il souffre de la lumière, mais il voit les marionnettistes et le feu qu’ils utilisent pour projeter les ombres. Puis on le traîne dehors, pour qu’il voie les choses vraies, en couleur et en trois dimensions, à la lumière du vrai soleil. Il finit même par lever les yeux jusqu’au soleil lui-même. Il comprend tout, et il décide de redescendre dans la caverne pour instruire les autres. Qui ne le croiront pas.
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