Wittgenstein L’autre culture
Kant et la génération post-kantienne, les idéalistes allemands, ont germanisé la philosophie dans tous les pays du monde. Les optiol philosophiques possibles au début du XXe siècle, partout, offraieni un choix entre des philosophes allemands (Kant ? Hegfl Schopenhauer ? Nietzsche ?), des philosophes inspirés pareuxoulal critiquant, même si c’est dans une autre langue (Kierkegaar^M inventant une nouvelle approche, mais en allemand (Marx, Freudl Heureusement, le reste du monde continuait à tourner, et en particiH lier dans la vaste communauté anglophone (Angleterre et États-Unis) se maintenait un esprit de résistance, fidèle aux inspirations empi- ristes de la grande époque des Lumières européennes.
Facteur 2 : l’émigration
La sale tournure prise par les événements en Europe centrale, dans les années 20 et 30, pousse à l’émigration une partie très importante des meilleures têtes : Albert Einstein,
bien sûr, et d’innombrables philosophes toute « l’école de Francfort»# plus Karl Popper, Rudolf Carnap… Ludwig Wittgenstein (1889-1951). Ce émigrés donnent aux mouvement! philosophiques qui étaient en train de naître en Europe centrale (né<H positivisme, théorie critique néo-marxiste, psychanalyse…) ^ audience mondiale, ils accélèrent le grand brassage d’hommes d’idées qui conduit à une culture globale.
Résultat : une autre culture philosophique
Le mélange des traditions « continentales » et des méthodes « anglo- saxonnes » est détonant, en science mais aussi en philosophie.
En philosophie, un vaste mouvement se forme, presque toujours autour de ces immigrés intellectuels venus revivifier l’empirisme, mouvement caractérisé par une liberté d’esprit et une pratique du débat argumenté comparable à ce qui existe en science. On appelle philosophie analytique cette école, qui représente aujourd’hui largement la moitié de la production philosophique mondiale.
La révolte intérieure
Wittgenstein est dévoré par un feu intérieur qui est celui de la révolte. C’est un Autrichien, issu d’une des plus grandes familles devienne, barons d’industrie passionnés par l’art et la vie intellectuelle. Il reçoit une formation d’ingénieur, puis il cherche sa voie professionnelle en sautant de déception en déception (par exemple une tentative comme instituteur dans un village retiré). Il trouvera un refuge prestigieux à Cambridge, en Angleterre, mais sans entrer du tout dans le deux séjours de méditation dans sa cabane en Norvège, il donne, dans son appartement, des « cours » qui ne se soucient ni de programme ni de pédagogie. Mais tout le monde a compris que c’est un génie.
Au cours de sa vie, les modes d’expression de cette révolte intérieure ont changé, les domaines Application aussi, mais la fougue critique demeure. La philosophie analytique est née.