Wittgenstein Les impostures du langage
Jusque-la tout va bien
Avez-vous déjà fait de la philosophie autrement qu’en parlant lisant ou en écoutant parler ? Les problèmes et les thèses philoa^l ques n’existent que sous forme de mots. On peut penser problèmes « se posent » par eux-mêmes, par exemple le problèfl de la mort, du destin, du respect de la vie… mais dans ce cas ilsS posent aux chiens, aux chats et aux chimpanzés. Ce n’est pasenft sens que nous parlons de problèmes philosophiques, mais en ufl sens qui est défini dans le langage (humain) et uniquement parfl langage.
Une question philosophique comme « avons-nous le droit dfl manger les animaux ? » ne fonctionne que dans un langage où nous distinguons les animaux des plantes et où nous ne considérons pas l’homme lui-même comme animal, donc tout un système dfl thèses qui sont contenues dans le sens des mots. Une question comme celle des « droits de l’enfant à naître » | suppose qu’on s’entende sur le sens des mots «enfant à naîtrez « foetus », « ouf fécondé », « baryon », « humain »… La question de l’euthanasie suppose qu’on définisse mieux le sens des mots « vie» et « mort », mais aussi le sens des mots « volonté », « action »…
Jusque-là, rien de pervers, et c’est le domaine de travail d’une P*1’ sophie analytique constructive, qui rechercherait le consensus dans l’emploi des termes pour permettre une discussion rationnelle des problèmes et aboutir à des solutions ou à des décisions. Ce serait police du langage, certes, mais elle ferait surtout de la prévention.
La philosophie est une pathologie du langage
Mais pour les néo-positivistes l’heure est à la répression. Car ce qu’on Ile traditionnellement philosophie utilise presque exclusivement la capacité du langage à parler pour ne rien dire, sans qu’on s’en rende compte.
Lorsqu’on applique les critères de signification nouvellement définis ls sont les faits du monde décrits par cet énoncé et qui permettent de le tester ?) on constate que les énoncés philosophiques usuels n’ont aucun rapport avec une réalité qui permettrait de tester leur vérité et donc leur sens. Cette philosophie pervertie ne désigne rien en dehors de son propre langage, elle y tourne en rond. Les questions ainsi posées
n’ont aucune chance d’être résolues, puisqu’elles ne se réfèrent à rien de réel qui puisse trancher. D’où ces questions insolubles que l’on prend pour des questions profondes. D’où cette pathologie des philosophes qui s’intéressent beaucoup aux questions mais pas du tout aux réponses, qui considèrent même que prétendre « résoudre » une grande question philosophique serait absurde.
Un cas clinique :Heidegger
Heidegger est le champion incontesté de cette perversion. À partir d’une banalité linguistique de certaines langues indo-européennes, la Possibilité de prendre un verbe à l’infinitif comme substantif précédé d un article (« l’être »), il a édifié avec génie toute une philosophie. Et avec une question comme celle du « sens de l’être », on peut s occuper indéfiniment sans risquer de trouver un jour une réponse. Avec des thèses comme « l’homme est le berger de l’Être » ou * I Événement advient », on ne risque pas d’être réfuté par des faits c°ntraires.
Telle est l’analyse très agressive des néo-positivistes, elle dénonce, gaines pratiques philosophiques comme des impostures, certainsj Philosophes comme des charlatans. Leurs jeux de mots qui se pren- , nt terriblement au sérieux constituent une véritable pathologie de la Pensée.
Vidéo : Les impostures du langage
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