Heidegger Analytique de l’existence
Transcendance de l’existence (et réciproquement)
Notre être-au-monde n’est pas une simple présence, inerte. C’estl contraire un engagement total, car le Dasein existe dans son monde plutôt qu’en lui-même, existe signifie pour lui se transcender al permanence vers son monde. sement, le monde est monde parce qu’il est habité par cette transcendance qui existe, le Dasein.
Le Dasein ne peut être quelque chose ; qu’en se projetant dans ses possibiJ lités, qu’en se projetant vers le monde. Exister, c’est ek-sister, écrit Heidegger, c’est-à-dire se tenir en dehors de soi, à l’extérieur.
Sans se confondre avec l’ouverture au monde, bien qu’elle en fasse partie, l’ouverture à autrui figure parmi les structures d’être du Dasein. Le Dasein est un être-avec, il habite le monde dans la co- présence d’autres présences transcendantes au monde.
La quotidienneté
Notre être-au-monde quotidien est plongé dans un souci particulier, celui de l’action efficace sur le monde, qui consiste en un maniement utilitaire des objets du monde. Ils sont pour nous des outils, del ustensiles, et uniquement cela. Il existe des outils pour se transporter, des outils pour écrire, des outils pour ne plus avoir mal à la tête…
Même les signes sont des outils d’un genre particulier. Par exemple le feu orange clignotant à l’arrière des voitures qui indique dans quelle direction le conducteur va tourner. Comme l’outil renvoie 3 son usage (le marteau renvoie au clou à enfoncer), le signe renvoie a un usage, dans le système formé par les autres ustensiles (la voiture, la route…).
onde quotidien est un tissu de renvois d’outil à outil, un système ^ustensiles. C’est un appauvrissement de notre ouverture à l’être, d Sfiotre compréhension de l’être. Heidegger l’appelle la quotidienneté-
La déréliction
Cette quotidienneté nous enferme dans un horizon très limité, qui représente une véritable déchéance des possibilités que nous ouvre notre rapport originaire à l’être. Heidegger appelle déréliction cet état quotidien d’absorption dans l’étant : le Dasein se perd lui-même dans le monde vers lequel il est toujours- déjà projeté, il se comprend lui- même, à tort, comme un étant ordinaire, ce qu’il n’est pas. Il perd le sens de son propre être.
Dans cet état, la question se pose
même de savoir « qui » est le Dasein. Le plus souvent, il n’est personne, ou plutôt si, il est le « on ». La déréliction est une aspiration par la moyenne, par le « on » : je pense ce qu’on pense (« On pense aujourd’hui que… »), je dis ce qu’on dit (« On dit merci »), je ne fais pas ce qu’on ne fait pas (« On ne se comporte pas comme ça… » donc moi non plus ?! Je suis obligé de faire comme « on » ? Pourquoi ?)
De la parole au bavardage
La parole aussi est un existential, c’est-à-dire une structure d’être du Dasein. Il est ouvert à l’être par la possibilité de le dire, ou tout au moins de dire l’étant, de parler de l’étant. Dans l’être avec autrui, la Parole permet une communication qui constitue un vrai être-en- corrimun, si elle est authentique.
Mais quotidiennement la parole n’est pas authentique, elle a dégénéré en ce que Heidegger appelle le bavardage : parler pour parler, sans avoir quelque chose à dire, pour faire circuler les banalités. Le avardage fait système avec les formes dérivées de la déréliction : la curiosité (voir pour voir, voir en voyeur), la bougeotte (bouger pour ouger)… qui toutes doivent être comprises comme des fuites dans le superficiel.