Bergson Le réel, au-delà du possible
La saveur du réel
Commençons par comprendre le réel comme une plénitude présence, dont nous ressentons immédiatement l’épaisseur densité d’être. Nous sentons cette densité d’être dans la nouveauté. l’imprévisibilité qui caractérise le réel.
Car le réel est toujours nouveau, c’est pour cela qu’il est présentet ne peut être vécu par avance, c’est pour cela qu’il a une épaisseur de réel. Mêmes je sais exactement ce qui va se passer, si je connais bien à l’avance toutes les circonstances et même si tout se passe exactement comme je l’avais prévu, chaque instant de l’événement aura sa saveur particulière de présente t de réel.
Le possible antérieur est une fiction postérieure
On imagine pourtant qu’un ensemble de possibles préexiste, dont l’un se réalise et devient réel. Comme si les possibles étaient p nombreux, plus riches, que le réel, comme si le réel était un appauvrissement des possibles. Au contraire, Bergson voit dans le réel un positif primitif, dont les possibles sont des appauvrissements artificiels.
Car il y a beaucoup plus de richesse et de possibilités dans le réel que dans le possible. On se trompe si on croit que le possible est « moins » que le réel et donc que quelque chose s’y ajoute pour qu il devienne réel, et c’est là que se forme une mauvaise question métaphysique : d’où vient ce « plus » qui produit le réel, un certain réel et pas d’autres possibles ?
Illusion, et illusion rétrospective. C’est le réel qui existe, lui seul existe, et à partir de lui nous imaginons, fictivement, qu’il a d’abord été possible avant d’être réel, et que d’autres réels étaient possibles- Mais ils ne l’ont jamais été. ces imaainations sont nnotériot ires aU
Le néant artificiel
ffême le « néant » est une fausse idée philosophique, qui produit fausse idée de ce qu’est l’être, et donc de mauvaises questions Uh losophiques sur l’origine de l’être, sur comment il « sort du néant »• C’est le contraire qu’il faut se demander, comment l’idée de néant sort de l’être, et la réponse est simple : par un artifice de la ensée, qui part de ce qui existe, le réel, et le vide en imagination, puis suppose que cette fiction de vide devait préexister au réel.
L’ordre décevant est baptisé désordre
Même analyse sur l’idée de désordre. Le réel existe partout avec son ordre. Mais lorsqu’il ne correspond pas à notre attente, lorsque nos visées et besoins limités nous avaient fait espérer une réalité organisée différemment, cette expérience psychologique de déception nous conduit à appeler « désordre » l’ordre réel qui ne nous convient pas.
D’où une mauvaise question de plus, lorsqu’il nous arrive de trouver le réel en « ordre », c’est-à-dire selon un ordre qui nous convient : la pluie qui rafraîchit la campagne, l’arbre à pain qui fait vivre toute une île, les providentielles bactéries qui assurent notre digestion… Au lieu de nous demander d’où vient cet ordre du réel, demandons-nous d’où vient notre fiction d’un désordre primitif par rapport auquel le réel aurait à se justifier.
Le réel est sans pourquoi
On constate que Bergson est beau- c°up plus critique qu’il n’y paraît d abord, il déconstruit les métaphysiques classiques avec une méthode Psychologique très originale.
La philosophie doit admettre que le reel est créatif d’une imprévisible nouveauté, qui donne spontanément de l’être et de l’ordre. Par rapport à ce eel qui « est », aucune imagination rétrospective de possibles ne Peut justifier les fausses questions sur le « pourquoi » du réel. Aucun négatif préalable n’exige une « raison » pour être « rempli » ou c°rrigé (ni le néant, ni le désordre, ni le simplement possible).
Vidéo : Le réel, au-delà du possible
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