Aristote Sagesse et bonheur
La sagesse pratique
La question pour Aristote n’est pas de saisir l’essence de la morale de contempler le Bien en soi, mais d’agir effectivement d’une manière bonne et vertueuse.
La conquête de la sagesse et du bonheur n’est pas une science transcendante, mais une activité quotidienne pratique, un savoir-faire artisanal, toujours sur mesure. Plus valorisante que l’image de l’artisan ingénieux, celle du stratège : il tire génialement profit de ce dont dispose effectivement.
Comme en médecine ou dans l’art de la navigation, explique Aristote, il n’y a pas en morale de règle générale absolue, il est toujours décisif d’apprécier intelligemment les circonstances. De même que l’ingénieuse intelligence des hommes est le moyen de résoudre les cas particuliers, la sagesse morale est le savoir bien agir dans les cas particuliers, et il n’y a que des cas particuliers.
Vertus intellectuelles et vertus éthiques
Aristote distingue une vertu spéculative, la sagesse, concernant la connaissance, et une vertu exécutive, la « prudence », ou sagesse pratique, concernant l’action. Rien à voir avec la « prudence » au sens actuel, il s’agit pour Aristote du « prud’homme », le sage qui sait traiter les questions pratiques, les choses humaines.
1. L’excellence intellectuelle de l’âme s’acquiert par l’éducation, la culture. Ce savoir porte sur des vérités qui ne peuvent être autrement qu’elles sont, dit Aristote, il est donc clairement acquis une fois pour toutes lorsqu’il est acquis.
2. L’excellence morale, ou éthique, de l’âme s’acquiert, elle, par la des choses qu’il dépend de nous de réaliser, selon les circonstances .Elle est donc sans cesse remise en question, elle n’est jamais un acquis, elle n’existe que dans la pratique.
À l’entraînement !
Car c’est l’action qui produit en nous la qualité morale, et non une qualité morale venue d’ailleurs qui produit l’action.
Progresser moralement ne signifie pas acquérir telle ou telle connais- Hü sance mais acquérir plus de maîtrise sur ses actions. La morale s,apprend par la pratique, pas dans des raisonnements, nous enseigne Aristote. Par l’entraînement, comme un sport.
La chaîne des fins
Les fins que nous poursuivons s’ordonnent entre elles, certains objectifs (s’enrichir par exemple) imposant d’autres objectifs (travailler). D’où une question sur cet enchaînement des fins : quelles sont les fins les plus hautes, les derniers objectifs que nous visons, ou que nous devons viser, et par rapport auxquels les autres objectifs sont des moyens ?
Il y a deux candidats sérieux au statut de fin dernière : le bonheur, notre fin naturelle, et la sagesse, une fin qui demande un peu plus de recul. Avec son pragmatisme habituel, Aristote s efforce de démontrer que la vraie sagesse est le vrai bonheur, et que 1 union des deux constitue le « bien suprême », l’objectif des objectifs de vie.
N définit le bonheur comme une fin auto-suffisante, auto-satisfaisante, donc une fin suprême pour nos actions. Mais le bien pour /homme dépend de sa nature d’être pensant, l’homme ne peut être tisfait, ne peut atteindre sa fin suprême, que sous la forme d’une ertaine pensée, qui est finalement une sorte de contemplation de »intelligible.
Les biens extérieurs sont nécessaires à la tranquillité d’âme qui Permet ce vrai bonheur, mais ils n’y suffisent pas.
Vidéo : Sagesse et bonheur
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