Leibniz Pourquoi le mal
L’optimisme de Candide
Au milieu d’une époque ruinée par les guerres, guerres particul« ment imbéciles puisque c’étaient des guerres de religion et| successions princiéres, le philosophe qui va répétant que ce mom est le meilleur des mondes possibles semble ajouter une toui
finale d’absurdité. Leibniz n’a pas le Candide de Voltaire, qui dénoncJ cette absurdité, parce qu’il était moi depuis un demi-siècle, mais il y avait) repondu en répondant a un autJ philosophe des Lumières, Pierre!Bayle.
Refusant de justifier le mal et pessimiste sur la nature humaine, Pierre Bayle est révolté contre la théologie traditionnelle, une révolte ! véhémente à laquelle Leibniz répond avec un soin pointilleux de théologien patient, point par point. Leibniz invente ainsi un genre philosophique, la « théodicée », destiné à démontrer que Dieu est parfaitement juste et bon… malgré le mal.
Dieu fait toujours au mieux
L’essentiel est de comprendre que le mieux possible n’est pas le bien dans l’absolu.
D’abord parce que Dieu a créé le monde le meilleur parmi les j mondes possibles, et pas dans l’absolu, c’est-à-dire parmi ceux quij répondaient à des critères de cohérence, qui éventuellement nousj échappent (par exemple et très fondamentalement : une créature ne ! peut pas être infinie et parfaite, par définition, nous devions donc | avoir certaines imperfections).
Ensuite parce que Dieu juge en fonction du tout et pas de la petite! partie que nous voyons (par exemple la mort de tel enfant qui serait! devenu un tyran sanguinaire, ou la paix perpétuelle qui ne peut être produite que par des guerres révoltantes…).
Dieu a fait des choix : la mort de l’agneau n’a pas été choisie comme un bien pour lui, mais en fonction du régale la famille d’humains.
Globalement, le monde réel est issu d’un calcul infini sur la maximalisation du bien • Nous ne pouvons pas effectuer ce calcul,vérifier les comptes de Dieu. Nous ne voyons qu’une toute petite partie de l’univers. Or qui ne verrait qu’une toute petite d’un tableau admirable n’y trouverait qu’un amas informe de peinture … jusqu’à ce que tout le tableau lui soit dévoilé. Qui prétendrait juger le tableau en n’en ayant vu qu’un centimètre carré serait stupidement prétentieux.
Qu’est-ce que le mal ?
Il faut également comprendre que l’existence du mal n’a pas été directement voulue par Dieu. Commençons pour cela par mieux comprendre ce qu’est le mal.
Dieu met de la perfection dans les êtres, des perfections différentes en quantités différentes. Il n’y met jamais de mal, le mal est simplement l’absence de perfection, donc un négatif, une « privation » dit Leibniz.
Par ailleurs, Dieu ne veuf pas le mal, il le permet, selon une subtile distinction des deux niveaux de la volonté divine : par « volonté antécédente » Dieu veut le bien, individuellement, de chaque créature. Mais ces volontés sont en conflit entre elles (la vie tranquille du brin d’herbe signifie mourir de faim pour la brebis) et Dieu choisit la configuration optimale par une « volonté conséquente », qui contient ‘e pour certaines créatures, afin que l’ensemble jouisse du plus 9rand bien possible.
Et encore faut-il distinguer entre les différentes sortes de mal : le mal métaphysique est la simple imperfection inévitable dans une créature, le mal moral (le péché) est la conséquendecette imperfection créatures, et le mal physique n’est que la conséquence du mal moral. À aucun moment Dieu ne l’a activement voulu.