Leibniz Le principe de raison suffisante
Les deux grands principes
Le principe de contradiction dicte la logique des vérités d’essenc,1 nécessaires et analytiques (modèle : les vérités mathématiques), il principe de raison suffisante dicte la logique des vérités contingente* (non nécessaires), car il y en a. Dans le monde leibnizien, ce sontleJ vérités d’existence. Tout ce qui peut exister doit être logiquement cohérent (principe de contradiction). Tout ce qui existe réellement doit avoir une raison suffisante de son existence (principe de raison).
Rien n’est sans raison, version quotidienne
Ce second grand principe est extraordinairement ambitieux : il nous invite à rechercher de toute chose une origine qui permette de comprendre pourquoi cette chose est et pourquoi elle est ainsi qu’on appelle sa «raison suffi-1 santé », qui suffit à rendre raison de l’existence et des propriétés de la chose en question.
Son application la plus ordinaire est le principe de causalité par lequel nous reconstituons des séries pour comprendre le réel. Tout événement a une cause, et la cause complète doit permettre d’expliquer la totalité de l’événement, son effet (si ma plante est morte c’est que j’ai oublié de l’arroser depuis un mois). Cette cause ou raison renvoie à son tour à une autre, et le monde se trouve ainsi analysé en séries causales.
Version suprême
Mais la raison suffisante des existences, dans un monde créé par un Dieu tout-puissant, ne peut être en dernière analyse que la volonté du Créateur, plus ou moins directement manifestée. Et la volonté d’un Créateur infiniment bon ne peut être que le bien. Donc les véritables
Ces raisons se ramènent toujours au fait que du point toujours au fait que du point de vue de dieu,qui domine tout l’univers, cette création était le bien, de au plutôt le meilleur. À la rigueur métaphysique, le principe de raison suffisante s’aplique donc sous la forme du principe du meilleur.
La question suprême
lus haute application du principe de raison s’énonce pour eibniz ‘ pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?Car, comme ¡1 récrit, le rien est plus simple et plus facile que quelque chose. Cette question est une refondation de la métaphysique : nous cherchons à rendre raison des existences, à comprendre les causes et principes des événements du monde, et le sommet de cette recherche est la question sur les raisons de l’existence elle-même, sur la cause et le principe du monde en tant que tel.
La réponse est évidente, pour les métaphysiques classiques en tout cas : cette cause première et ce principe suprême qui rend raison de toutes les existences et qui lui-même ne renvoie pas à une autre cause, c’est Dieu.
L’ordre ordinaire
Pour avoir produit toutes les perfections contenues dans ce monde, Dieu doit les posséder toutes à un degré éminent. Il est donc tout- Puissant, omniscient et souverainement bon.
particulier, Dieu aurait pu ordonner les existences sans raison suffisante dans leur succession, à première vue. Mais à la rigueur Métaphysique non. Il suffit de remarquer que plus on possède de sagesse et d’intelligence, plus on conduit ses actes d’une manière cohérente, et pas par caprices ou volontés « détachées » comme dit Leibniz. Donc l’être infiniment sage a créé un monde où rien ne peut etre sans raison, sinon il ne serait pas Dieu. D’où l’ordre ordinaire du monde.
Vidéo : Le principe de raison suffisante
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