Bergson La métaphysique, au-delà de la science
Bergson n’est absolument pas un philosophe opposé à la science problème serait plutôt inverse : il est si vivement intéressé par M résultats de la science, de la biologie et de la psychologie en partie] lier, qu’il les intègre et les dépasse dans une synthèse tellement vastl qu’elle perd toute scientificité dès le départ. Bergson ne nie pas la science et ne la combat pas, dépasse radicalement, sans s’y arrêter.
L’origine des images : priorité au subjectif
Les corps matériels qui m’entourent, et mon propre corps, sont des images, des images mentales dans ma conscience. L’ordre naturel de leur analyse est métaphysique: partir de ces images dans la conscience et chercher comment elles s’ordonnent ou se fondent les unes dans les autres. L’ordre scientifique est exactement contraire : il part des corps matériels pour expliquer mon corps, puis de mon corps pour expliquer ma conscience… dans laquelle se fait la science. C’est-à-dire que la science essaie d’expliquer le contenant de toutes les images (la conscience) par certaines de ses images (la matière). Pas très cohérent.
« Objectif » n’est pas la qualité suprême
On appelle positivisme les philosophies qui considèrent comme acquise la supériorité de la connaissance scientifique sur toute autre forme de pensée ou de connaissance.
Bergson n’a pas pour ennemi la science, mais il a pour ennemi le positivisme. Il s’agit d’éviter que, par l’intermédiaire de cette Éducation nationale que chérit la Troisième République, le positivisme s’installe comme religion officielle de la République.
En commençant par refuser ce préjugé de base : la connaissance et la vérité n’ont pas à être prioritairement objectives, puisque,appartenant à la conscience, elles sont par essence subjectives.
Notre tendance naturelle solidifie le vécu pour pouvoir le manipuler plus utilement, en désignant des choses infiniment différentes par un mot unique , puis en conférant aux notions le plus possible d’objectivité, comme si c était une valeur inconditionnelle. Voici un parfum ou une saveur que j’aimais dans mon enfance et que je n’aime plus, mais je lui donne le même nom,je le laisse solidifié dans la même objectivité, et je suppose que mes goûts ont changé, en solidifiant à nouveau une objectivité absurde, celle de mes « goûts », comme s’il s’agissait d’un testeur chimique dont on aurait modifié les branchements sur les centres de plaisir du cerveau.
Alors que ma conscience est flux, durée, dans laquelle aucune sensation n’est objectivement comparable à une autre, pure subjectivité dont la traduction en objectivité est toujours une trahison et jamais un progrès.
L’absolu, tout simplement
Utilisant la puissance de l’intuition, qui place directement notre conscience dans la chose même, la métaphysique se distingue de toute connaissance qui se fait par des intermédiaires, les intermédiaires du lan9age, des concepts et des théories. La métaphysique ne cherche Pas un point de vue sur une réalité, elle ne cherche pas à la représenter par des symboles, elle cherche une fusion de conscience, une union par sympathie.
N étant pas symbolique, cette connaissance n’est donc pas relative (à un cadre de symbolisation), elle n’est relative à rien puisqu’elle est Présence absolue à la conscience. La métaphysique peut prétendre à une connaissance absolue de la réalité.
Vidéo : La métaphysique, au-delà de la science
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