Sélectionner les informations : Une information riche
La richesse de l’information dépend elle-même de quatre facteurs :
Passer de l’inconnu au connu pour un destinataire donné
La vocation de l’information est d’apprendre quelque chose au destinataire. Le rappel de cette définition – triviale – vous sera utile en particulier lorsque vous déterminerez les objectifs de votre revue de presse que nous avons analysés plus haut. Au fond, que souhaitez-vous « apprendre » à votre lecteur ?
- des faits concernant l’entreprise elle-même ? Dans ce cas, il s’agira sans doute d’une revue destinée à un public très large (et non pas seulement l’équipe dirigeante, qui possède souvent ces informations depuis longtemps). De plus, la reproduction du même communiqué publié sous la même forme dans différents supports n’apportera aucune valeur ajoutée : il suffira de le donner une seule fois (en précisant éventuellement les titres des journaux qui l’ont repris ainsi que la place qu’elle occupe dans le journal) ;
- des informations sur la manière dont la communication de l’entreprise fonctionne et/ou sur la façon dont les médias parlent d’elle ? C’est la raison d’être habituelle d’une revue de presse destinée à l’encadrement. Il faudra alors prendre des précautions plus particulières, évoquées plus bas à propos de la fidélité de l’information.
- des informations sur la concurrence, les innovations susceptibles de vous intéresser ? Dans ce cas, il faudra élargir le champ de vos investigations, ne pas vous cantonner par exemple à la presse régionale. Le recours à des agences spécialisées se révélera peut-être indispensable.
La présence d’un thème et d’un prédicat
D’un point de vue strictement technique, une information suppose la présence d’un thème (le sujet dont on parle) et d’un prédicat (ce que l’on dit du thème).« Le dollar » (thème) n’est pas une information tant qu’il demeure isolé ; en revanche, l’affirmation « le dollar monte » comporte bien un prédicat, et donne donc une information. L’ensemble « thème + prédicat » n’est pas lié à une structure grammaticale précise, du type « sujet-verbe-complément », puisqu’il s’agit d’une structure de sens : on retrouve en effet la même information dans la formulation « Hausse du dollar ».
Cette notion vous sera utile :
- chaque fois que vous aurez à formuler vous-même les informations, notamment dans les revues de presse rédigées ;
- dans l’établissement du sommaire, où elle vous aidera à évaluer la précision informative des titres, et donc éventuellement ce qu’il faudra leur ajouter pour que le lecteur dispose immédiatement d’une véritable information ;
- dans le même esprit, certaines « revues de revues » diffusées par un centre de documentation gagneraient souvent à ne pas se contenter de reprendre le titre d’un article, mais à donner une information précise – même si celle-ci n’épuise évidemment pas l’ensemble du contenu dudit article. Prenons trois exemples tirés d’une « lettre d’information périodique » diffusée par le service documentation d’une Caisse régionale d’assurance maladie :
Une précision pour ce cas : le développement plus ou moins détaillé de l’information constitue souvent une façon privilégiée de hiérarchiser les informations.
Donner le message essentiel
Certaines informations paraissent plus importantes que d’autres, au point qu’on estime spontanément qu’elles constituent le message à faire passer. La formalisation de cette intuition apparaît déjà dans le titre, mais surtout dans le chapeau d’un article, qui résume en deux ou trois phrases – reliées logiquement entre elles – les informations principales que le lecteur devrait retenir. Cette notion vous sera utile :
- dans les revues de presse sélectives, qui ne reproduisent pas l’intégralité des articles : vous vous attacherez alors plus particulièrement au chapeau et à tel extrait de l’article qui l’illustre ;
- dans les revues de presse rédigées : le message essentiel que vous élaborerez peut être différent du message d’origine, à condition bien évidemment que votre objectif ne soit pas la fidélité à l’original, mais la réponse à un besoin documentaire précis. C’est d’ailleurs une des justifications principales de ce type de revue de presse.
Donner du sens aux faits
Une information pertinente est constituée d’un fait et du sens qui lui est affecté. En soi, le fait brut peut constituer une information, mais il arrive souvent que celle-ci soit pauvre : « l’entreprise X lance trois produits nouveaux»; le fait devient intéressant dès lors qu’il prend une signification, qui peut être produite par :
- une explication : « parce qu’une étude de marché a montré qu’il existait des créneaux dans les domaines concernés » ;
- une mise en relation : « l’an dernier, l’entreprise X n’a mis aucun produit nouveau sur le marché… » ;
- l’intégration à une argumentation explicite : « c’est la preuve que l’entreprise X prend un nouveau départ ».
- dans la sélection et la mise en valeur de certains articles, notamment les commentaires et les éditoriaux, dont la vocation spécifique est de donner du sens à l’actualité ;
- pour guider et gérer les regroupements d’articles, en fonction des éclairages croisés qu’ils permettent ; dans ce cas, la rédaction d’une transition entre deux articles peut y contribuer fortement. C’est ainsi que dans les Vues de presse réalisées par un organisme de mutualité sociale, il aurait été utile de relier explicitement l’information 1 (Liaisons Sociales) et l’information 2 {Le Monde), pour mettre en relief la spécificité française par rapport aux Etats-Unis, mais pas par rapport aux autres pays développés :
- lorsque vous rédigerez une synthèse : donner du sens, en fonction des besoins spécifiques de l’organisme pour lequel vous travaillez, représente la deuxième grande justification de l’intervention écrite personnelle du réalisateur de la revue de presse.
Vidéo : Sélectionner les informations : Une information riche
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