Préparer l'enquête
Mener à bien une enquête nécessite la définition d’un calendrier des opérations précis et réaliste tenant compte des différentes étapes : préparation, circulation du questionnaire, exploitation, diffusion des résultats. Même avec un dispositif léger, l’expérience tend à prouver que l’analyse et la mise en forme des résultats prennent plus de temps qu’on ne l’imagine au départ. Cependant, n’installez pas un délai trop long entre la collecte des données et la restitution : celle-ci aurait un air de « réchauffé », peu compatible avec les capacités de réactivité attendues d’un service d’information ou de communication.
Toujours pour tirer le plus de profit de votre travail, il est indispensable de clarifier au préalable les objectifs poursuivis via l’enquête : certes améliorer l’existant, mais plus précisément recueillir des suggestions, proposer des modifications, ou encore mieux connaître les usages faits de la revue de presse, etc. Le choix des objectifs a des répercussions sur le type de questions à poser. C’est pourquoi, dans cette phase préparatoire, il est recommandé de vous documenter. Pour vous aider à affiner vos objectifs et à construire le questionnaire, vous pouvez recourir au manuel que vous avez entre les mains et à des ouvrages méthodologiques; ils sont utiles, mais insuffisants : par souci de « coller » le plus possible au terrain, appuyez-vous sur des entretiens exploratoires (avec des utilisateurs intensifs et plus occasionnels, avec un commanditaire), procédez aussi à des comparaisons avec d’autres revues de presse qui vous feront peut-être penser à proposer des innovations dont il faudra vérifier la pertinence par rapport à votre lieu d’exercice.
Ayant une vue claire de ce que vous recherchez, vous êtes en mesure de mettre en forme une première mouture du questionnaire. Il s’agit là d’une phase déterminante. Faut-il préciser que vous devez éviter de produire un document compact et rébarbatif ? Soignez sa présentation ainsi que sa formulation : moins les lecteurs s’interrogeront sur le sens de telle ou telle de vos questions (qu’elles soient ouvertes, fermées, à choix multiples…), plus vous aurez de chance d’obtenir un maximum de réponses. Bien sûr, certaines questions ne posent pas de problème
particulier : il en va ainsi pour celles qui portent sur des faits et qui appellent des réponses objectives, (« Recevez-vous la revue de presse avant 10 h ? Oui/Non »). Le cas est différent pour des questions relatives à des comportements ou à des opinions : veillez notamment à ne pas induire des réponses favorisant des réponses conformes à une norme prévisible, ce qui, de fait, n’éclaire guère votre lanterne (« Estimez-vous que la revue de presse est utile à la connaissance de l’environnement de notre entreprise ? »). Faites encore attention à certains aspects techniques. Si vous soumettez des questions à choix multiples, efforcez-vous de ne pas trop limiter ceux-ci et ajoutez un item « Autre : … Précisez au demeurant, il est parfois préférable de recourir à des questions ouvertes (« Quelles sont les publications que vous souhaiteriez voir intégrées à la revue de presse ? Pourquoi ? »), dont l’exploitation est un peu plus délicate, mais dont le rendement est souvent supérieur parce qu’elles sont susceptibles d’apporter une nouvelle vision de la situation. Le cas échéant, fournissez des explications sur la manière de répondre. Cela est très important dans les questionnaires auto-administrés. Par exemple, si une question comporte des choix multiples, mentionnez qu’il est possible de cocher plusieurs réponses. Si vous utilisez des échelles graphiques , afin d’éviter toute confusion, indiquez celle qui signifie désaccord total et celle qui marque l’approbation complète.
En outre, n’oubliez pas qu’il faut réussir à intéresser le répondant jusqu’au bout du questionnaire. Pour éviter l’abandon, donnez-lui des clés d’intelligibilité, par exemple en indiquant les objectifs de l’enquête et en classant les questions suivant un ordre logique et explicite. Graduez aussi la difficulté (bien relative, il est vrai) : ainsi n’est-il pas adroit de commencer de but en blanc par demander des suggestions pour améliorer le document. Pour stimuler la réflexion du répondant, mieux vaut d’abord le replonger dans l’univers de la revue de presse grâce à des questions précises. Enfin, selon les contextes, vous déterminez si le questionnaire doit être anonyme ou non. En tout état de cause, mieux vaut disposer de renseignements sur le répondant (demandez-les plutôt à la fin du questionnaire). Ces renseignements sont très utiles dans la phase d’exploitation pour établir des corrélations en fonction de divers paramètres poste, service, âge, sexe, etc.
Préparer un questionnaire requiert donc un minimum de savoir-faire. D’ailleurs, pour vous garantir contre une mauvaise surprise, vous avez tout intérêt à le tester auprès d’un groupe restreint de personnes et à tirer de cette expérimentation les leçons des éventuelles incompréhensions. A cette occasion, vous vous rendrez peut-être également compte que votre questionnaire est trop long ou que les questions sont loin d’être toutes productives et vous en tirerez les conséquences. Une fois ces préparatifs achevés, il ne vous reste plus qu’à faire passer le questionnaire. Le plus simple est de le joindre à un numéro de la revue de presse (le cas échéant, il peut être proposé sur le réseau électronique interne) en prenant soin de préciser les raisons pour lesquelles cette démarche est engagée. Pour augmenter le taux de participation à l’enquête, vous pouvez aussi prévoir des messages de rappel annexés à des numéros ultérieurs.
Vidéo : Préparer l’enquête
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