La revue de presse
Le document : présentation et rythmes de parution
La présentation d’une revue de presse est souvent très simple. Est-ce un inconvénient ? Du point de vue d’une personne interrogée, cela n’est pas gênant parce que « les gens ne s’attendent pas à trouver autre chose ». Décrivons cependant les caractéristiques les plus courantes.
Format et volume
En raison notamment du mode de reproduction, les revues de presse sont presque toutes au format A4, utilisé à la verticale. La fourchette du nombre de pages varie considérablement d’un cas à l’autre (en fonction de l’actualité et de la périodicité). Nous avons eu entre les mains une revue de deux pages (petite commune) et une autre qui en comptait plus de cent (ministère) ! La moyenne se situe autour de la trentaine de pages pour une revue quotidienne. Il est vrai que des réalisateurs limitent volontairement l’épaisseur de la revue. Ainsi, au vu de la revue de presse de son ministère de tutelle comportant plus de cent pages, le responsable de communication d’un service régional estime que les lecteurs n’ont pas le temps de dépouiller autant de documents (plus que d’être exhaustif, selon lui, « l’essentiel est d’être lu »). Pour relier ces pages, le moyen le plus utilisé est l’agrafage’, seuls 16 % des documents sont reliés par un moyen qui les apparente davantage à un magazine (notamment par collage à chaud, baguette ou reliure spirale). A cet égard, on peut remarquer quelques cas particuliers : par exemple, les coupures de presses sont données en vrac dans une mallette au PDG d’une entreprise pour qu’il puisse les lire durant le week-end et classer les articles comme bon lui semble. Ou bien parfois, pour les mêmes raisons, les originaux sont remis sous plastique transparent dans un classeur. À chacun de juger la solution qu’il estime la plus commode, sachant que la commodité ne s’applique pas seulement à la manipulation, mais aussi à l’activité intellectuelle.
Les éléments d’identification
la revue de presse comporte des moyens pour permettre au lecteur de se repérer facilement dans le stock d’informations proposées. D’abord, une couverture. Une couverture sur deux présente un titre qui n’est pas nécessairement original : assez souvent, les auteurs ont choisi la formule « revue de presse » ; cependant, certains essaient de donner une identité au produit : « Revue des revues », « Vu dans la presse », « Zoom », etc. Toujours dans le souci de personnaliser le document, dans 33 % des cas, le logo de l’organisation figure sur la couverture. Parmi les mentions pourtant indispensables, seule une revue sur deux affiche une date et 16 % la complètent par un numéro d’édition. En ce qui concerne le sommaire, 50 % des documents en disposent. Mais, dans certaines entreprises, pour des raisons de rapidité, on diffuse la revue de presse sans son sommaire qui est envoyé ultérieurement ; dans un cas observé, il s’agit d’un travail de documentaliste, au sens où le sommaire comporte le message essentiel de chaque article (issu parfois de journaux en langue étrangère) dont les mots clés servent à l’indexation dans une banque de données.
Entrons maintenant plus avant dans les revues. Parmi les repères utiles, les numéros de pages : 66 % des revues de presse sont systématiquement paginés. En revanche, si quasiment toutes les revues de presse disposent de rubriques, elles ne sont que 66 % à les mentionner sur chacune des pages. Cependant, reste entière la question de la pertinence de leur choix. Le classement des articles se fait thématiquement (59 %) et/ou chronologiquement (33 %). Le critère de l’importance des articles est rarement pris en compte (4 %). Les pratiques sont-el- les tributaires de la nature des organisations ? Tendanciellement, les services publics – mairies en particulier – ont un penchant pour l’ordonnancement thématique. L’association des thèmes et de la chronologie a plutôt les faveurs des entreprises. Toutefois, 4 % des répondants organisent leur document par type de presse ou n’adoptent pas de structuration particulière. La date de parution des articles est mentionnée à 100 %. En revanche, les sources le sont moins systématiquement (66 %) : on fait confiance à la supposée familiarité du lecteur avec les médias pour les reconnaître ! Il est vrai qu’un nombre non négligeable de revues de presse sont principalement alimentées par un grand quotidien régional, perçu comme étant « le » journal. Quant à la mention du nom de la rubrique du journal dans laquelle l’article a été sélectionné, il s’agit d’une pratique plutôt marginale : 16 %.
Passons aux rythmes de parution. Dans la majorité des cas (66 %), la revue de presse est quotidienne et elle est habituellement disponible dans la matinée (10 h). On veut donc faire circuler rapidement de l’information fraîche. Les administrations ont davantage recours aux revues quotidiennes. Au sein des entreprises, on utilise aussi bien les revues de presse quotidiennes qu’hebdomadaires. Et quel que soit le type de structure, on trouve des revues de presse ponctuelles (« press-book » ou « dossier de presse »), en prise avec l’actualité (un événement considéré comme majeur) ou avec une innovation (lancement d’un nouveau produit, mise en place d’un nouveau dispositif, etc.). Cependant, le rythme de parution est parfois lié à la périodicité des supports de presse utilisés. Par exemple, dans une mairie, on distribue chaque jour une revue composée à partir des quotidiens, et chaque semaine celle qui est composée à partir d’hebdomadaires. Cette dernière est communiquée au maire et à son cabinet le vendredi pour qu’ils prennent connaissance des articles – souvent longs – pendant le week-end. Les unes et les autres sont complétées, plus ou moins occasionnellement, par des revues de presse thématiques confectionnées sur la base de critères spatiaux, de l’organisation des services (actualité internationale, juridique, financières, etc.), ou encore de manifestations récurrentes (une fête annuelle dont les comptes rendus journalistiques sont exploités pour améliorer celle de l’année suivante).
Pour conclure sur la réalisation, nous nous ferons l’écho des réponses à une question ouverte relative aux difficultés rencontrées dans la réalisation. Question à laquelle 17 % des enquêtés ont répondu. Le problème dominant serait… celui du format : réduire ou agrandir une coupure de presse n’est pas toujours aisé, surtout quand on ne dispose pas d’un photocopieur de qualité (ou quand on ne sait peut-être pas en exploiter toutes les possibilités). Ils expriment souvent le fait que leur revue de presse pourrait être de meilleure qualité, mais, pour eux, la solution passe moins par un changement des pratiques que par l’embauche de personnel, ce qui est rarement à l’ordre du jour. En tout état de cause, c’est bien l’aspect matériel qui prédomine et non la question de la sélection de l’information (de l’augmentation du corpus à la lecture ou au rubriquage) ou bien encore la question de la réglementation sur le photo-copiage. La question fournit l’occasion de découvrir des solutions expérimentales. Dans une administration, le responsable du service documentation propose une revue de presse composée de résumés personnels d’articles : les agents intéressés empruntent ceux-ci pour en faire des photocopies à titre privé. Ailleurs, pour les mêmes raisons, on diffuse des revues de sommaires, quitte à signaler les articles les plus pertinents que les destinataires n’ont plus qu’à aller lire au centre de documentation. Mais le font-ils vraiment ? Si l’on en croit plusieurs responsables de centres de documentation, on peut en douter. Il est temps donc d’aborder l’examen des usages.
Vidéo : La revue de presse : La réalisation
Vidéo démonstrative pour tout savoir sur : La revue de presse : La réalisation