Le projet éditorial : Le document de communication
Sans prétendre transformer la revue de presse en un véritable journal, le concepteur de ce type de document devrait prioritairement garder présentes à l’esprit les préoccupations de tout communicateur, c’est-à-dire la mise au point d’un projet éditorial donnant de la cohérence au produit. Pour y parvenir, encore faut-il maîtriser plusieurs paramètres importants dont on a déjà commencé à se faire l’écho grâce aux résultats des enquêtes. Du reste, ce sont les réponses aux questions récapitulées dans les encadrés sur la conception, la réalisation et les usages qui constituent la trame du projet. Obtenir ces réponses suppose donc la mise en œuvre d’investigations préalables qui permettent de mieux connaître votre public et de faire vos choix relatifs au fond et à la forme de la revue de presse.
Les attentes des utilisateurs, les habitudes de lecture
On l’a souligné, les objectifs d’une revue de presse se situent généralement à l’intersection d’une vision stratégique de cadres dirigeants et des besoins des lecteurs potentiels. Afin de les découvrir et d’arrêter une ligne de conduite, vous avez plusieurs outils à votre disposition (sur les méthodes et techniques d’enquête. C’est bien souvent la taille de l’organisme qui vous fera pencher pour l’un ou l’autre, ou encore pour leur combinaison.
Dans une petite entreprise ou collectivité locale, lancer une enquête par questionnaire n’a guère de pertinence, des entretiens suffisent. Il en va autrement si le nombre d’utilisateurs est important. En ce cas, avec les décideurs, ce sera souvent l’entretien individuel qui primera. Découvrir les attentes d’un lectorat plus vaste se fera plutôt en recourant à un questionnaire assez court adressé à un échantillon représentatif, panachant questions ouvertes (« À quoi vous servirait une revue de presse ? ») et fermées ou à choix multiples (« Pour vous, la revue de presse doit avant tout être centrée sur l’actualité dans :
- la ville,
- le district,
- le département,
- la région »).
Les résultats de ces investigations permettent de mieux spécifier les objectifs de la revue, objectifs qui, rappelons-le, relèvent – dans des proportions variables d’un lieu à l’autre – de logiques informatives et managériales. En outre, sur de telles bases, le concepteur et/ou réalisateur du document sera en mesure d’apporter des réponses aux questions qu’il se pose et de déterminer ses priorités : à quoi doit servir l’information fournie ? A informer certes, mais sur quoi prioritairement : sur l’actualité immédiate, sur la manière dont on parle de l’entreprise dans la presse ? A clarifier des questions complexes plus étendues dans le temps ? A donner les moyens d’agir en connaissance de cause ? A établir ou à entretenir des liens à l’intérieur de la société et/ou avec des partenaires extérieurs ? etc.
Ces moyens d’investigation sont également précieux pour cerner les habitudes de lecture des utilisateurs. Connaître ces dernières permet de prévoir une maquette adaptée aux usages probables du document. En effet, d’un côté, vous obtenez des indications sur le fond : par exemple, votre projet pourra intégrer le fait que la majorité des lecteurs est familiarisée avec les textes juridiques et que la reproduction d’un article commentant une jurisprudence n’est pas rédhibitoire ; dans le cas contraire, vous savez que vous aurez à privilégier des articles de vulgarisation. D’un autre côté, le questionnement touche à des aspects plus formels : si votre lectorat est composé de personnes attirées par la dimension iconique, vous avez tout intérêt à ne pas négliger la reproduction de photographies ou de dessins. Bref, un projet éditorial ne recouvre pas que des orientations politiques, mais aussi des décisions de nature technique.