La philosophie de la gerre
Le premier principe de la philosophie de la guerre de Sun Tzu est l’économie : il convient d’éviter au maximum les destructions de biens et les morts d’homme – y compris du côté de l’ennemi. Les prisonniers doivent être bien traités (moins qu’un souci « humanitaire » – même si celui-ci est présent — il faut voir là i « ne exigence pragmatique : les prisonniers bien traités seront plus aisément réembauchés dans l’armée victorieuse). Le but de la guerre, selon Sun Tzu, n’est pas l’écrasement, encore moins l’extermination, mais la soumission.
En Europe, le premier penseur à avoir réfléchi de manière approfondie sur le droit de la guerre fut Cicéron. « Les règles d’équité dans la guerre sont écrites en toutes lettres dans le droit fétial du peuple romain et ont ainsi un caractère religieux » rappelait l’auteur du Traité des devoirs. « Il y a des devoirs à observer même envers ceux qui nous ont fait subir une injustice, insiste Cicéron ; il y a une mesure à garder dans la vengeance et la punition ». Dans la république, il faut, dit Cicéron, avant tout observer « les droits de la guerre ». Il existe deux sortes de conflits qui se règlent, les uns par le débat, les autres par la violence ; le premier est particulier à l’homme, le second lui est commun avec les animaux ; il ne faut recourir au second que s’il est impossible d’employer le premier moyen. C’est pourquoi le seul motif pour entreprendre une guerre est le désir de vivre en paix sans injustice : la victoire une fois obtenue, il faut respecter la vie des ennemis qui n’ont pas montré de férocité dans la guerre.
D’une manière générale, le Coran justifie la violence exercée par le musulman à la guerre : « Il n’a jamais été donné aux prophètes de faire des prisonniers sans commettre de grands massacres sur la terre. Vous désirerez le bien de ce monde et Dieu veut vous donner ceux de l’autre. Il est puissant et sage ». Néanmoins, le Coran établit une distinction entre deux catégories d’infidèles et leur réserve un traitement différent à la guerre. Les païens sont voués au massacre, les « gens du Livre, en revanche, c’est-à-dire les juifs et les chrétiens, seront épargnés et paieront un tribut s’ils se soumettent ».